Archive for octobre, 2011


Babil-One

…Indira hocha la tête, sans être convaincue. Déjà, les premiers élèves passaient sous les fenêtres sombres des constructions. Même si on leur avait dit qu’ils ne devaient pas s’inquiéter, ils scrutaient chaque ouverture et marchaient prudemment. Leur accompagnatrice, tout aussi peu rassurée, crut voir des ombres passer, des reflets sous les feuillages. Il était manifeste qu’ils étaient observés, même si on entendait que le bruit du vent dans les branches et les pas sur le sol. Dans d’autres circonstances, Indira aurait été terrorisée, mais le goût de l’air, un brin sucré, la calmait. Il flottait un parfum d’amande qui se transformait en effluves de pêche en un coup de vent.

Ces odeurs lui disaient qu’elle marchait dans un monde extra-terrestre, bien que les arbres aient une forme familière. Même en se concentrant, Indira ne percevait rien ressemblant de près ou de loin au purin déversé dans les champs. L’atmosphère paraissait dépourvue de fragrances nauséabondes. Pourtant, malgré cette étrangeté qui l’environnait, tout ceci lui rappela certains matins tièdes sur Néo-Aryanis. Indira pouvait se promener des heures entre les banians, à écouter le chant des courlis près du lac. Le sol sous ses pieds nus avait la même douceur, et l’herbe la chatouillait de la même façon. Un instant, elle s’imagina au bras d’Arthur, mais cette pensée la perturba. Indira voulut la chasser, mais elle prit des contours de plus en plus précis. Le nom de Meredith tournait autour de l’image, l’empêchant d’assumer ce désir. Elle devrait vivre avec sur le Melkine. Quand elle atteignit la clairière, l’image d’Arthur s’effaça. Indira jeta un coup d’œil derrière elle. Les bâtiments restaient mystérieux. S’était-il passé quelque chose, vraiment ?

La lumière du soleil tombait de manière douce dans la clairière. Les élèves s’étaient assis ou couchés dans l’herbe mauve. Ils ne semblaient pas avoir été perturbés par le trajet entre les bâtiments. Ils profitaient du contact avec un sol naturel, friable, chaud. Pour des voyageurs spatiaux, habitués au métal, ces sensations avaient un goût précieux, et se savouraient avec intensité…

Babil-One

Première planète atteinte par la flotte de l’Expansion. De toutes les planètes connues, Babil-One est la seule comportant une espèce extra-terrestre sentiente, les Samaladi (singulier : Samaladash). Des installations humaines ont été construites au sol, mais il est interdit de développer une quelconque colonie en dehors du périmètre géré par l’unité Neumann. Un ascenseur spatial permet aux voyageurs de séjourner entre 24 et 48h sur le sol de la planète.

La particularité des Samaladi réside dans leur capacité à prendre l’apparence de leur interlocuteur. Empathes naturels, ils ne copient pas mais adoptent les traits d’une personne désirée. Malgré les efforts des chercheurs, personne n’a jamais pu observer la vraie silhouette d’un de ces extra-terrestres. Un accord a été conclu entre les premiers colons et les Samaladi qui assurent la tranquillité de la presque totalité de l’espèce en l’échange de services intimes pour les touristes. Depuis le premier contact, aucune violence n’a jamais été rapportée entre les deux espèces.

La planète est la seule étape obligatoire du Melkine dans son périple interstellaire. Les élèves ont des relations privilégiées avec certaines tribus samaladi.

L’Expansion ne connaît ni police, ni justice interstellaire. Les distances entre les planètes empêchant toute intervention coercitive, les lois et les règlements ne peuvent être appliqués instantanément.

Dans ce contexte, les humains de l’Expansion se conforment au Code des usages spatiaux, un ensemble d’habitudes et de coutumes librement consenties et installées au fil du temps. Si ce droit conventionnel n’a pas d’incidence sur les conditionnements culturels, il intervient principalement dans tout ce qui concerne le domaine spatial. Il gère les droits d’accès à un navire spatial, de quitter une planète ou de s’y installer, et fixe un cadre lors de tout conflit entre vaisseaux.

Par leur capacité à diffuser une information et à rendre public des comportements, les Fréquences assurent la pérennité du Code. Si un navire était reconnu pour avoir contrevenu aux principes de l’Expansion, l’information serait transmises à toutes les Fréquences de manière prioritaire et conditionnerait la gestion des messages annonçant l’arrivée et le départ à une station (une Fréquence peut, purement et simplement, au nom de ces clauses, retenir toute communication émanant ou aboutissant à un tel navire). Malgré l’absence d’une quelconque autorité incarnée, désobéir au Code a de telles conséquences sur l’entretien et le voyage d’un vaisseau que l’Expansion dans son entier s’y conforme de manière absolue.

Quelques dispositions :

– Seul un usage spatial peut s’opposer à un usage spatial (les considérations morales ou éthiques ne sont pas opposables)

– Aucune planète ne peut s’opposer à l’installation d’un ancien élève du Melkine. De même, aucun ancien du Melkine ne peut participer activement à une modification du conditionnement culturel

– Aucune Fréquence ne peut diffuser ses émissions en dehors de sa sphère d’émission.

– Aucun habitant de l’Expansion ne peut être retenu sur la planète de son conditionnement culturel, sur une station, ou sur un navire, contre son gré.

– Aucune station ne peut interdire de ravitailler un navire.

– Tout navire doit porter secours à un autre navire en détresse.

– Tout capitaine de navire peut demander l’expulsion d’un membre de l’équipage d’un autre navire si ce dernier a porté atteinte à l’intégrité de son navire ou de ses propriétés.

Planète Aral

…La plateforme s’arrêta devant la porte d’un corps de garde. Les deux hommes patientèrent à plus de dix mètres au-dessus du sol pendant que le paysage défilait sous leurs yeux. Le Gobi était vaste, si vaste que les montagnes apparaissaient comme des mirages à l’horizon. Les contours pâles de l’Altaï avec leurs sommets enneigés constituaient plus un décor qu’un obstacle. On discernait des éperons rocheux çà et là, qui ne devaient pas dépasser les trente à quarante mètres de haut. Aral n’était pas la planète la plus aride de l’Expansion, mais les colons qui s’y étaient installés avaient choisi la difficulté. Des points d’eau, alimentés par une mer à des milliers de kilomètres au sud, servaient d’étapes dans le périple des villes En dehors de ces contraintes, les cités nomades étaient libres de parcourir l’unique continent : une aberration, à l’image de cette humanité ayant abandonné la Terre des siècles auparavant pour se disperser dans un recoin de la galaxie…

Aral

Conditionnement culturel : Asie mineure / Mongolie

La majeure partie de la planète est couverte d’une steppe à l’exception de parties montagneuses au centre. Aucune ville n’a été construite sur le sol, toutes sont montées sur des plateformes mobiles de plusieurs kilomètres de long. Elles voyagent au gré de la programmation de l’unité Neumann d’Aral sans jamais se percuter. Tous les deux ou trois jours, elles se posent à terre pour se ravitailler en eau grâce à un système installé par les premiers colons.

Les villes nomades les plus importantes sont Samarcande et Oulan-Bator, cette dernière disposant du conditionnement culturel le plus strict.

… Aussi étendue soit Cristaville, il existe quand même une vaste colline herbue qui la domine. De ce point de vue, la cité de lumière aux murs blancs, s’étend et se diffracte sur l’immense plaine. Dans le crépuscule naissant, des teintes orangées colorent les flancs des plus hautes tours, tandis que les faubourgs gardent encore un peu du violet de la nuit. Il faut s’éloigner pour admirer les beautés cachées auxquelles ses habitants sont aveugles, occupés qu’ils sont à être vus…

Conditionnement culturel : Transparents.

Parmi les premières colonies installées après l’arrivée de la flotte de l’Expansion. Ses habitants se caractérisent par un refus de la dissimulation appliqué au corps. Le Réseau, géré par l’unité Neumann, entretient une réalité virtuelle pour l’essentiel des échanges, mais toute personne se déplaçant physiquement est commentée en permanence. Des caméras, placées dans toute la ville, assurent aux habitants une constante observation.

Trois tendances structurent la société Transparente :

  • Les Neutres. La majorité des citoyens se contentent de modifier leur apparence par chirurgie esthétique en suivant les commentaires et discussions sur le Réseau. Ces opérations sont encouragées par la collectivité qui, dès l’adolescence, offrent toutes les possibilités. Les vêtements sont limités aux exigences d’hygiène.
  • Les Apparents. Plus extrêmes, les membres de cette tendance se posent des plaques transparentes sur le corps, afin de montrer leurs organes internes. Ils avalent des colorants pour améliorer les contrastes et mieux mettre en valeur certaines parties.
  • Les Naturels. Leurs membres refusent toute chirurgie esthétique, au nom du respect du corps d’origine. Le port de tout vêtement est interdit et les défilés et manifestations régulières sont encouragées.

Malgré ces différences, il n’existe aucun conflit chez les Transparents. La seule angoisse d’un habitant, c’est l’absence d’objectif de caméra en activité, capable de le plonger en état de panique, voire de catatonie complète. Les Transparents voyagent rarement dans l’espace sans leurs propres appareils d’enregistrement qu’ils connectent sur le Réseau à leur retour pour que les images soient commentées.

CentraCom de Crépuscule.

Son inspiration graphique est issue du Brünhild, navire amiral de Reinhard von Lohengramm, personnage de la série d’animation « Les Héros de la Galaxie »

 

 

… Les navires interstellaires paraissent immenses à l’échelle d’un spatioport, ridicules en comparaison des étoiles. Ils incarnent l’humanité dans ses démesures. Toutes ailes tendues, le Melkine n’est qu’une poussière, et pourtant, il les replie avec majesté. Elles disparaissent dans la coque, fusionnent avec elle pour rendre au vaisseau sa ligne pure et fluide : une tête ovoïde, des excroissances proéminentes, presque organiques, sur toute la longueur, jusqu’aux tuyères plasmatiques de queues. Aucune arête, aucun angle. Certes, les architectes spatiaux pouvaient tenter de justifier ces choix par la nécessité de réduire les surfaces de collision, mais le parti pris était purement esthétique : les navires émetteurs des Fréquences offraient des profils beaucoup plus anguleux. Le Melkine avait été conçu comme une cathédrale dont il ne subsisterait que la flèche, mais l’humanité nouvelle en avait fini avec le baroque. L’important résidait dans le mouvement, pas dans la décoration. Un nomade n’affiche rien, il ne tente pas de convaincre par son apparence. Il laisse cela aux sédentaires, à ceux qui veulent être aimés.

Du Melkine, on ne garde pas en mémoire les couleurs sur ses flancs, l’abondance des phares et voyants sur ses antennes. Du Melkine, on se souvient de son arrivée et de son départ, de cette ligne lumineuse éclairée par les étoiles qui finit toujours par s’enfuir. Les populations perdent le souvenir des visages et des noms des passagers du navire, pas celui du diamant d’argent, de cette comète de métal. Et si au soir, on lève la tête, et qu’on dit en désignant un point au dessus des arbres « c’est ici que le Melkine est parti » ; alors on sera vieux, et plus rien, bientôt, ne subsistera de la personne qu’on était. Le navire sera passé…

Longueur : 980 mètres

Largeur : 320 mètres

Hauteur : 395 mètres

Type de propulsion : 8 moteurs fusion (Deuterium et bismuth en postcombustion)

Caractéristiques générales : Absence de gravité artificielle, moyeu central. Décélération par retournement

Particularités : 6 ailes d’habitation se déployant quand le navire atteint l’orbite d’une planète.

Personnel :

  • Commandement et personnel technique : 149 personnes
  • Personnel enseignant : 192 personnes
  • Élèves : 1624 personnes

Durée de la scolarité : 6 ans obligatoires de 13 à 18 ans, 1 année optionnelle de spécialisation

Année de mise en service : An 2 de l’Expansion.

  • Philosophie morale et politique : Arthur LARRIEU
  • Littérature gréco-latine : Indira DESAI
  • Mathématiques : Ai KAZAMA
  • Sciences physiques : Zei FONG
  • Sciences naturelles : Jan Mrko
  • Arts plastiques : ROUGE-VERMEIL
  • Activités physiques et sportives : Jean-Marc HABBOUCHE
  • Astronomie/Astrophysique : Werner SCHMIDT
  • Unilangue : Ramon DELGADO
  • Histoire Prémigratoire : Milena IRIDOVSKA

Par Ordre alphabétique. Entre parenthèse, nom de la planète.

  1. AMIHAI David (Nouvelle Jérusalem)
  2. BARETTI Gabriela (Plaine Orbise)
  3. CIENFUEGOS Francisca (Araga)
  4. DUMITRESCU Arta (Pragmagita)
  5. El-BACHA Jacqueline (New Cairo)
  6. GHANEM Mohamed (Metallis)
  7. KELIF Ismaël (Station orbitale Arimata)
  8. KOEPF Dieter (Station dérivante Aviane)
  9. LARMINOV Alexandre (Sanctuaris)
  10. LEFEVRE François (Nouvelle Jérusalem)
  11. LUFULABO Marie (Archipel Letona)
  12. MAJERNIK Eva (Roc Permas)
  13. OLECHA Agnès  (Poéia)
  14. SANTAYANA James (Grande Biosphère)
  15. SIROTE Miriam (Noppiwaale)
  16. TEINOSUKE Shindo (Libre-planète)
  17. URUARTE Eduardo (Ummaneto)
  18. TAGORE Anita (Ariane Louise)
  19. VANBURG Théodore (Giverne)
  20. WANG Yu (Plaine Orbise)
  21. WEIDMANN Mary (Néo-Aryanis)

Dernière Fréquence créée dans l’Expansion. Son dirigeant est appelé le Cheikh Noir.

Peu d’informations à ce jour.

Inspiration graphique du personnage.

Personnage du Maestro Delphine Elaclaire dans la série d’animation Last EXILE (Gonzo, 2003)

J’en ai gardé l’idée d’un vêtement enveloppant le corps, certains éléments de maquillage et une attitude générale orgueilleuse. Il faut imaginer la même chose, mais en blanc et bleu, avec une parure dans les cheveux.