Category: Ecriture


Après un certain temps en sommeil, malgré la sortie d’un roman et d’un recueil de nouvelles, j’ai décidé de réactiver ce blog pour annoncer les actualités autour de ma prochaine sortie chez l’Atalante, un roman d’anticipation, un thriller autour des Intelligences artificielles, annoncé pour le 21 Août. Comme mon agenda se remplit autour de ce livre, Facebook et Twitter ne permettent pas de garder une trace un peu stable de ce qui va se passer. J’en profiterai donc pour détailler ici certaines événements.

Même si je persiste à penser que les manuels d’écriture sont à éviter avant d’avoir publié un texte, et qu’il vaut mieux lire, lire de tout, pour étendre ses capacités et améliorer sa technique, certains guides peuvent fournir de l’aide. L’expérience permet alors de faire le tri, et de mieux comprendre ce qui est dit, là où le débutant aura tendance à vouloir se conformer sans recul à des principes.

L’ouvrage qui a rendu célèbre Robert McKee, Story, portait sur la structure narrative, il était le résultat de son séminaire sur l’écriture de scénario et permettait d’appréhender la dynamique d’une histoire, de la séparer du concept d’intrigue, et de mettre en lumière la question de l’idée directrice. D’ailleurs, et c’est tout l’attrait à mes yeux des ouvrages de McKee, il y a plus de questions que de réponses. Pour l’auteur qui débute, le plus difficile est souvent de se poser les bonnes questions.

Dans Ecrire des dialogues, McKee aborde aussi bien le cinéma, la télévision, le théâtre que la littérature. Il pose comme postulat que l’on n’écrit pas de la même manière pour ces quatre médiums. La relation entre le visuel et l’écrit ou le dit est particulière à chaque fois, même si les mécaniques sous-jacentes ont des points communs. Si l’on veut transposer de l’écrit au dit, il faut tenir compte de l’ensemble, des contraintes esthétiques qui s’imposent.

Ensuite, McKee se concentre sur tout ce qui est dit ou non-dit, sur le texte ou le sous-texte. Pour lui, un dialogue où les personnages se contentent de dire ce qu’ils pensent ou ce qu’il font n’a pas grand intérêt. Revenant aux origines du mot, il sépare dia « à travers » et logos « discours », pour en arriver à un « au travers du discours », un terme qualifiant donc une action réalisée par le verbe et non par l’acte. Dire quelque chose, c’est réaliser quelque chose. Certes, depuis le philosophe J.L. Austin, nous savons que « Dire, c’est faire », sauf que là, c’est intégré au récit de manière plus globale.

Une fois ceci exposé, McKee en développe les conséquences créatives et esthétiques : pourquoi un dialogue sonne faux ? pourquoi une scène ne « fonctionne » pas ? comment définir le vocabulaire des personnages ? A l’auteur, il rappelle les paroles de Stanilavski. Il ne faut pas se dire « Si mon personnage était dans cette situation, que ferait-il ? » car, dans ce cas, on est en dehors de la scène, ni « Si j’étais dans cette situation, que ferais-je ? » car on est pas le personnage, mais Si j’étais le personnage dans cette situation, que ferais-je ? On crée en partant de soi, mais pas en tant que soi, en tant que personnage. Autrement dit, il faut interpréter le personnage, quitte à le mimer (comme le faisait Dickens, tel que McKee le rappelle).

Enfin, et c’est sans doute la partie la plus impressionnante de l’ouvrage, McKee analyse des scènes et met en lumière les mécaniques de dialogues aussi bien dans une série comme Les Soprano, que chez Gatsby le Magnifique de Fitzgerald ou Lost in translation de Sofia Coppola. Il décortique les temps forts, pour en sortir le sous-texte et les implications. Les exemples sont récents, on y trouve même la pièce Art de Yasmina Réza, mais on se plonge aussi dans le théâtre Shakespearien ou les pièces grecques.

Sur la partie littérature, il y a sans doute un tropisme anglo-saxon prononcé, même si McKee reconnaît les différences culturelles et leur impact sur les interactions personnelles. On ne dialogue pas de la même manière en Asie qu’en Amérique du Nord. Aussi, il faut garder à l’esprit que certains conseils valent dans ce contexte américain. Mais il demeure que les questions qu’il soulève s’adressent à tous, et que chacun doit trouver sa propre réponse.

Il existe très peu d’ouvrages sur le dialogue, et beaucoup (trop) sur le scénario. Celui de McKee se distingue par l’abondance des analyses critiques, une démarche très ouverte, centrée sur les questions plutôt que sur des règles. Chacun peut ensuite adapter ce cadre à sa propre pratique sans être écrasé par des interdits. McKee n’oublie jamais d’insister sur l’importance de la « voix » de l’artiste, ce qui lui est propre et qu’il a forgé au fil de l’écriture, aucun conseil ne doit imposer de modifier drastiquement cette voix quand on l’a trouvée. En revanche, on peut trouver dans ce livre des moyens de l’étoffer, de l’exprimer avec plus de force et de clarté.

Une nouvelle fois, je vois passer l’analogie entre l’écrivain et l’interprète qui doit faire ses gammes. On pourrait penser que cette image est pertinente, mais pas du tout, pire, elle est le contraire de la pratique.

Pourquoi un musicien doit-il faire ses gammes (ou un danseur doit répéter des exercices, mais ça marche pour toute pratique physique) ? Il faut répéter pour habituer le corps, le pousser, afin de laisser la place à ce qui est l’essentiel : l’interprétation, la personnalité. Ce qui différencie Glenn Gould d’un élève de conservatoire, c’est que le premier n’a plus qu’à se consacrer à l’interprétation, tandis que l’autre doit exercer ses doigts, son oreille et ainsi de suite.
Quel est le rapport avec l’écriture ? Aucun. Il n’existe aucun exercice de base à répéter pour devenir « meilleur ». On peut réécrire 100 fois une même description, cela n’aidera pas à rendre la suivante plus précise. On peut écrire le même dialogue 1000 fois, que ça ne rendra pas le dialogue suivant plus naturel. En définitive, chaque nouveau texte représente (ou devrait représenter, soyons prudent) un défi différent, un saut dans l’inconnu et chaque auteur vit cela avec des angoisses différentes selon son degré de confiance. Des écrivains expérimentés vous diront qu’ils ont l’impression de repartir totalement à zéro avec chaque texte. Très rares sont ceux qui peuvent démarrer un roman en se disant qu’ils vont tout maîtriser parce qu’ils ont tous les outils en main. Je dirais que chaque texte, chaque roman exige que l’auteur façonne ses propres outils adaptés et qu’il apprend à les maîtriser pendant l’écriture, pas avant. Il n’y a pas de phase de test avant les choses sérieuses.
Dans ces conditions, s’il n’existe pas de « gammes » pour l’écrivain, à quoi servent les ateliers d’écriture ? Pour en faire depuis bientôt 12 ans, je dirais que leur vertu principale est d’ouvrir le registre, de se confronter à des choses différentes, précisément de sortir de la répétition, des habitudes. Quand un participant me dit « est-ce qu’on a le droit de faire ça ? », je réponds toujours « faites, mais faites-le sans compromis ». Certains exercices que je propose peuvent être « ratés » et instructifs. Ne pas les réussir permet d’apprendre sur soi, pas comme la manifestation d’une faiblesse, mais comme l’expression d’une voix.

C’est aussi pour ça que je n’aime pas l’analogie avec les interprètes, parce qu’elle fait du ratage une faute à effacer par la « bonne » pratique, alors que le ratage apprend sur notre personnalité d’auteur, sur les mécanismes inconscients, jusqu’à trouver sa propre manière d’écrire, qui ne correspondra sans doute pas aux canons des manuels d’écriture, ni aux meilleures pratiques pour raconter une histoire. Les écrivains ne sont pas des interprètes, ils ne servent pas un compositeur ou un chorégraphe, ils sont leurs propres maîtres, avec tout ce que cela peut avoir d’angoissant et de fragile. C’est leur personnalité qui fournit le guide pour faire avancer la pratique, pas l’inverse.
En définitive, les seules « gammes » sont en rapport avec la langue, pas avec l’écriture, tout le monde les pratique à l’école, en français, pour parvenir à maîtriser la grammaire, l’orthographe et la syntaxe, et les cancres peuvent témoigner de la douleur engendrée par les fautes, eux à qui on demande de devenir les interprètes d’une langue dont les règles leur échappent. Cela n’a pas empêché Daniel Pennac de devenir romancier.

Du travail du manuscrit…

Je vais envoyer demain la seconde version du manuscrit de « Jardin d’hiver » à mon éditeur, et ça m’a amené à quelques réflexions sur ce qu’on entend par « travail du texte », surtout quand le roman est accepté et que l’on discute de l’amélioration pour la publication.

Tout d’abord, contrairement à une idée assez répandue sur les sites de conseils d’écriture, le premier jet d’un auteur « pro » ou expérimenté (pour faire simple) n’est pas pourri ou nul. Quand on écrit plusieurs semaines, plusieurs mois une histoire, ce n’est pas juste pour aligner des mots au hasard et obtenir un résultat illisible. On s’engage, on s’amuse, chaque auteur a son propre terme, mais il ne part pas du principe que le premier jet est bon à jeter.

Non, ce qu’un auteur obtient quand il termine son premier jet, c’est un manuscrit « brut ». L’art brut est de l’art, pas l’art pourri. On obtient une matière que j’aime qualifier de vivante, parce qu’on peut la manipuler, l’orienter dans un certain nombre de directions : modifier l’ordre des séquences, faire apparaître ou disparaître des personnages, changer la signification d’un dialogue. Il y a du plaisir dans l’écriture du premier jet, et aussi dans la réécriture. On va découvrir dans cette matière des aspects qui nous paraissaient flous avant d’entamer la première phrase du roman (ou de la nouvelle). La réécriture plonge le texte brut dans un bain révélateur, accentuant les contrastes, soulignant les effets. Tout est possible. On s’éloigne du processus initial, on cherche autre chose.

Étonnement, surprise, perplexité, voilà tout ce qu’on attend de la réécriture. On attaque le texte par un autre versant.

Enfin, quand la première révision est terminée, on passe au polissage. Voilà encore une  phase étrange. Certes, il y a une part mécanique (vérification orthographique/grammaticale, chasse aux répétitions, limitation des verbes ternes et des cascades de compléments), mais l’essentiel ne se situe pas là. A partir d’un moment, on se connaît, on entend « sa » phrase, on a défini ses propres critères, sa propre grille. La part d’étrange, c’est que je serais bien incapable d’expliciter cette grille, je ressens sa présence, je constate qu’elle me guide, mais d’où vient-elle ? On ne la trouve pas dans les manuels d’écriture, ni dans les ateliers ; elle peut évoluer au fil des ans, après chaque texte. Même en sachant qu’elle résulte de notre volonté, on s’y soumet, plus ou moins de bon cœur.

Après tout cela, quand toutes ces étapes vivantes ont été franchies, quand le manuscrit est passé du brut au finalisé, j’ai le sentiment que le texte est mort pour moi. On pourrait évoquer le deuil, mais, après réflexion, ce processus était enrichissant, contradictoire, éreintant mais procurant du plaisir, rien à voir avec le drame. Pourtant, il arrive un moment où le texte se fige à mes yeux, où il perd de son intérêt en tant que matière, pour vivre chez des lecteurs. Comme toute cette transmission me semble toujours étrange ! Elle a une part de mystère irréductible qui fait le charme de la chose.

Lors des dernières Utopiales, j’ai pu présenter mon prochain roman à paraître chez l’Atalante (pour le deuxième semestre 2016) et qui s’intitule Jardin d’hiver.

Dans le contexte du réchauffement climatique, un conflit est né en Europe entre des ingénieurs réunis sous la bannière du Consortium et des groupes écoterroristes de la Coop. Cette guerre dure depuis près de 20 ans, suite à un incident appelé « le crime du siècle ». Chaque camp a développé ses propres armes : des animaux-robots pour les ingénieurs, des plantes mécanisées pour les écologistes. L’histoire tourne autour d’une bande de contrebandiers cosaques qui récupèrent des pièces détachées après les batailles et qui tombent sur un inconnu amnésique au comportement étrange. Cette découverte les fera traverser l’Europe à la recherche du passé et des germes du futur.

Ce roman est parti de plusieurs envies. La première, c’est d’inventer une Europe du futur, totalement recomposée et dont la manifestation la plus pure est incarnée par un nouveau Paris. La capitale n’est plus une ville musée, mais une ville de grandes tours, d’arrondissements suspendus et de métros aériens. Je me suis aidé pour cela de l’exposition Revoir Paris, réalisée à partir de la bande-dessinée de Schuiten et Peeters et retraçant tous les projets de reconstruction de la ville à partir du 19e siècle.

Ensuite, j’ai voulu changer de perspective sur la question du rapport aux machines. Il devient de plus en plus cliché d’accuser l’informatique de transformer l’humain, de le soumettre et de le déformer. Dans le monde de Jardin d’hiver, les machines sont les seules entités dignes de confiance, les humains ne cessant de mentir, trahir, jouer la comédie pour servir leurs intérêts. J’ai tenté d’explorer toutes les symbioses possibles entre nature et mécanique, avec tout ce que cela implique.

Enfin, pour la première fois dans un roman, j’ai vraiment créé un personnage d’Intelligence artificielle. Comme dans ma nouvelle « la Reine d’Ambre », mon IA appelée Sublime n’a pas de langage et a développé une communication fondée sur la sensualité et la sensibilité. Sa puissance se dévoile au fur et à mesure du roman et j’aime bien le résultat.

D’un point de vue général, c’est un roman sur le pardon, élément essentiel pour un conflit qui va se terminer, avec tous les sacrifices que cela entraîne. Après, attendez-vous à de grosses scènes d’action, des armes aux capacités « un peu » excessives, et des personnages tout à fait héroïques. Jardin d’hiver est un grand opéra dont l’Europe est le décor.

Du 21 au 25 octobre a lieu le festival des Intergalactiques à Lyon (MJC Monplaisir). Après la table ronde d’ouverture à la bibliothèque de la Part-Dieu « L’Homme face au temps de la science-fiction » à 18h30, le week-end sera consacré à des tables rondes et des dédicaces. Le festival comporte aussi un volet de projections et d’animations sur le thème du temps, les détails sont sur le site de la manifestation.

Pour ma part, j’interviendrai :

Samedi 24 octobre à 14h30, Amphithéâtre.

– Table ronde : Le Space Opéra face à la théorie de la relativité en cinéma & littérature.

Avec Gilles ADAM (Astrophysicien), Le Capitaine du NEXUS VI (Critique & vidéaste), Marc LACHIEZE-REY (Astrophysicien, théoricien et cosmologue du CNRS), Sylvie LAINÉ (L’Opéra de Shaya) & Olivier PAQUET (Le Melkine). Modération : Jal.

Dédicaces au Salon du livre, stand de la librairie Omerveilles :

– Samedi 24 octobre de 14h à 19h & Dimanche 25 octobre de 10h à 18h.

La semaine d’après, je partirai pour les Utopiales, j’en parlerai plus tard.


Une critique récente de Structura Maxima par Noé Gaillard :

« Le réalisme poétique de Paquet se traduit pour moi par la subtilité avec laquelle il décrit l’ambiguïté – inhérente aux humains – de ses personnages. On notera qu’ils ont toujours une ou deux failles qui les rendent humains, attachants. La fin de l’histoire ne devrait pas surprendre et l’intérêt de toute l’histoire se situe alors dans la façon de faire naître et de résoudre les conflits.

A lire d’une traite… »

Cet ouvrage paru en septembre 2015 chez Mariner, est la réédition de l’ouvrage paru en 1998, augmenté et modifié depuis et consiste en une série de conseils et d’exercices tirés d’ateliers dirigés par Ursula Le Guin. Il ne s’agit pas d’un manuel exhaustif sur l’écriture, encore moins d’une évocation de son approche personnelle. Ce livre ne s’adresse donc pas aux débutants, ou aux amateurs qui chercheraient des méthodes pour écrire. Le concept même de méthode pour « bien écrire » étant étranger à la pensée de Le Guin. Il s’agit plutôt d’exercices pour éveiller l’attention de l’auteur. Une fois qu’il est devenu attentif à certains éléments ou à certaines techniques d’écritures, il peut les oublier, parce que tout cela est devenu des compétences.

« Il y a de la chance dans l’art. Et il y a le don. Vous ne pouvez l’acquérir. Mais vous pouvez apprendre une compétence, vous pouvez l’acquérir. Vous pouvez apprendre à mériter votre don. »

Aucun exercice ne traite du découpage d’une histoire, de la création d’un personnage, de la description ou des scènes d’action, et pourtant l’ensemble est là pour aider à faire avancer l’histoire, à la guider, à tenir le gouvernail. Le projet de Le Guin n’est pas d’apprendre à exposer, à exprimer des idées, mais bien à pratiquer l’art de raconter des histoires.

Les chapitres montrent bien qu’on est dans l’écriture même, à l’échelle du mot et de la phrase, pas dans la structure générale : La musique de votre écriture ; ponctuation et grammaire ; longueur de phrases et syntaxe complexe ; répétitions ; adjectifs et adverbes ; verbes : personne et temps ; point de vue et voix ; changer de point de vue ; narration indirecte ; plein et vide.

Chaque chapitre présente le sujet, avec des exemples tirés de la littérature classique (Mark Twain, Virginia Woolf, Jane Austen, Charles Dickens, JRR Tolkien) avant d’exposer un ou deux exercices permettant d’expérimenter un éventail de possibilités plutôt que de contraindre à une bonne manière. C’est un point très important, Le Guin ne dit pas comment il faut réussir ces exercices, mais comment chacun peut fournir un court texte qui peut être discuté en atelier.

Le Guin, avec ce mélange de respect pour les formes classiques et d’iconoclasme qui la caractérise, met en garde contre les modes (l’utilisation du présent, de la 3e personne limitée, en littérature anglo-saxonne) tout en égratignant certains auteurs (Salammbô de Flaubert et son obsession du mot juste (en français dans le texte) qui rend le tout indigeste à ses yeux).  Tout est possible, à condition de savoir pourquoi on le fait. L’auteur peut briser les règles tant qu’il en est conscient et qu’il en connaît le bénéfice.

A noter que, par rapport à l’édition de 1998, Ursula Le Guin a rajouté un chapitre sur les ateliers en ligne, entre auteurs de même expérience, donnant quelques indications pour que le processus de critique collective se passe dans de bonnes conditions. Cela peut aussi concerner la béta-lecture.

Si l’on cherche des réponses sur la meilleure façon d’écrire, on n’en trouvera pas dans ce livre. Ce n’est pas le propos. Ursula Le Guin s’intéresse à la formation de capitaines, à guider des gens qui ont compris que l’écriture, le style, sont là pour mettre en valeur l’histoire, pour la rendre puissante et audible pour le lecteur. A chacun de trouver comment barrer son navire, aidé de ses mots et de sa voix.

Le 25 juin est sortie la réédition de mon premier roman Structura Maxima. A cette occasion, j’ai été interviewé sur le site d’ActuSF :

J’adore écrire sur les villes, sur les mégapoles, sur cette organisation de nos vies qui nous accorde une grande liberté et une grande solitude. Nous avons du mal à appréhender les changements dans une ville, parce que c’est plus souvent une agrégation de comportements individuels que de grands mouvements identifiables. Ce que montre ce roman, c’est que la véritable révolution, elle n’a pas forcément besoin d’un héros, ni de slogans, qu’elle peut se développer sous nos yeux, sans en avoir conscience.

Il n’y a pas encore de critiques de cette édition, mais on peut trouver les critiques parues à l’époque, par exemple sur le blog Mes Imaginaires :

On retrouve chez Olivier Paquet l’univers clos et quasi carcéral du Monde inverti de Christopher Priest : la Structure vit dans l’auto-enfermement et l’ignorance de l’ailleurs tenu pour inexistant ou sacrilège. Ce microcosme s’épuise et se délite faut d’énergie nouvelle, corseté qu’il est dans des structures sociales et psychologiques rigides. Le lecteur quant à lui suit Jehan de chaudières en poutrelles, plongé dans une moite vapeur qui ne saurait fléchir son attention tant est maîtrisé et prometteur ce grand premier roman.

Ou celle de Philippe Curval parue initialement dans le Magazine Littéraire :

Il fallait ambition, souplesse, puissance de style pour suggérer cet univers totalement factice issu d’une utopie futuriste dont les origines restent obscures. Olivier Paquet n’en manque pas. Le plaisir de lecture réside d’abord dans son habileté à traduire l’inexplicable. Son écriture fait preuve d’une élégante maîtrise pour nous introduire au cœur du mystère. Allusions, sensations, métaphores tissent lentement les mailles de ce monde fantasmatique.


Au moins de juin, est aussi sorti la traduction en italien de ma nouvelle « La Reine d’ambre » chez Future Fiction. La couverture avec une sorte de Joconde asiatique est superbe :

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D’autres auteurs français bénéficieront de cette porte d’entrée qui a vu des auteurs comme Ken Liu, Ian McDonald être eux aussi traduits.


Dans la même veine, j’ai participé au supplément So Vin du Figaro avec une nouvelle se déroulant en Bourgogne et intitulée Eclats de nuits. Texte plus court que d’habitude pour moi, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à l’écrire.


Même si c’est la période des vacances, pas mal d’activité durant ces mois d’été. Mon nouveau roman Jardin d’hiver est parti en lecture chez mon éditeur, c’est le prochain gros morceau, mais les retours des proches me laissent assez serein.

 

Du 28 mai au 31 mai, je serai présent en tant qu’invité au festival des Imaginales à Epinal. Je participerai à plusieurs tables rondes et dédicacerai pendant les 4 jours :

Jeudi 28 mai 2015

20h30 — Songer au futur…

La science-fiction rêve à nouveau !
Avec Raphaël Granier de Cassagnac et Laurence Suhner
Lieu : Planétarium, MJC Belle-Etoile

Samedi 30 mai 2015

13h00 — Auteurs de science-fiction…

Créateurs d’univers !
Avec François Baranger, Camille Brissot et Laurent Whale
Lieu : Magic Mirrors 1

15h00 — Trolls & Licornes

L’anthologie du festival !
Avec Pierre Bordage, Lionel Davoust, Estelle Faye et Sylvie Miller
Lieu : Magic Mirrors 1

 

À cette occasion, je participe à l’anthologie du festival Trolls et Licorne dirigée par Jean-Claude Dunyach et publiée chez Mnemos. Mon texte s’intitule « Touellerezh » (illusion, tromperie, en breton) et se déroule en France vers le milieu du 14e siècle. Il s’agit d’une France où la magie est une science et l’illusion un art. Missionné par son seigneur, un jeune mage devra traverser la forêt en compagnie d’une femme appelée Licorne.

 

 

 

 


Je viens de terminer le premier jet de mon nouveau roman de science-fiction « Jardin d’hiver ». On se projette au XXIIe siècle, dans une Europe partagée entre des Ingénieurs et des terroristes écologistes divisés en factions de la Scandinavie jusqu’à l’Ukraine. On suit une bande de contrebandiers cosaques qui a récupéré un inconnu amnésique après une défaite du Consortium, tout cela les fera voyager entre les différentes forces de ce monde, à la découverte des nouvelles évolutions des machines et intelligences artificielles. Le premier jet fait environ 700 000 signes, il me reste encore beaucoup de travail autour.


Réédition de Structura Maxima, mon premier roman paru chez Flammarion en 2003. Il sort chez l’Atalante fin juin, mais devrait être disponible aux Futuriales le samedi 13 juin :

La structure est un univers vertigineux de poutrelles et de niveaux, où s’est développée une civilisation dont les racines se perdent dans la nuit des temps et qui a atteint son point de rupture. Entre la Vapeur, la communauté qui produit l’électricité à partir du magma, et les Poutrelles qui, au nom de leur dieu, interdisent l’ouverture du dôme recouvrant la cité, la guerre se prépare.

Dans cette atmosphère étouffante, Victor Mégare et son fils Jehan cherchent un destin différent. Victimes de la Vapeur et des Poutrelles, ils explorent les origines de cet antagonisme. Que protègent les Poutrelles derrière leurs interdits divins ? Quel but cherche à atteindre la Vapeur en encourageant la Structure tout entière à bouleverser les anciens équilibres ? Et où se trouvent les réponses ? Entre l’ombre et la lumière, dans la vapeur des chaudières et le gigantisme des poutrelles, ou bien derrière le décor, de l’autre côté de la paroi du dôme ?

 


Enfin, last but not least, à l’occasion de Vinexpo 2015 à Bordeaux, je participe avec d’autres auteurs (science-fiction et littérature générale) à un numéro spécial sur le vin dans le futur en 2050 voire 2115. J’ai choisi d’évoquer la Bourgogne et aussi de rappeler les liens historiques entre science-fiction française et les vignes. Sortie le 15 juin.

Du 6 au 8 mars, je participerai à la deuxième édition du festival des cultures de l’imaginaire « Les Oniriques » à Meyzieu. Outre les dédicaces, on me verra le dimanche dans deux tables rondes :

10h30 / Décrocher la lune : que cherche-t-on dans l’espace ? En compagnie de Erik Lhomme et Pierre Bordage. Modération Julien Pouget.

13h30 / Vivre à bord : C’est quand qu’on arrive ? Avec Ophélie Bruneau, Laurent Genefort et Laurent Whale. Modération Sara Doke.

Au plaisir de vous y rencontrer avec des tas d’autres auteurs de SF, fantastique ou fantasy.


Concernant l’écriture, je poursuis les corrections préparant la réédition de mon premier roman paru chez Flammarion : Structura Maxima. Pas de modifications en profondeur, mais je pense que ça vaut le coup, même pour ceux qui ont lu la première version. Il est toujours délicat de « rafraîchir » un texte, parce que l’on est plus dans l’énergie initiale, parce que l’on est passé à autre chose et qu’il faut pourtant conserver les éléments importants. Je suis parti du principe qu’il ne fallait pas tout bousculer, ce qui laisse quand même de la place aux corrections.

J’ai aussi terminé un texte de fantasy (en grande partie uchronique) pour la prochaine anthologie des Imaginales dont le thème est « Trolls et Licornes ». J’en dirai plus lorsque l’ouvrage sortira à l’occasion du festival.

Et en juin, je serai présent aux Futuriales pour présenter Bleu Argent à Aulnay-sous-bois.


A ce propos, une nouvelle critique de ce roman sur Daily Books par Noé Gaillard :

C’est passionnant et l’on a parfois le sentiment de se trouver dans les romans d’un autre auteur de l’Atalante, je veux parler d’Ursula K. Le Guin (allez fouiller dans les archives à cette auteure). Olivier Paquet a bien compris qu’appliquer les recettes des conteurs ne suffit pas à intéresser le lecteur, il faut de l’âme au livre, de l’émotion – pas du mélo ou du larmoyant -, du vécu qui donne au lecteur des surprises. Et cela passe par des personnages attachants qui combattent des personnages plus bêtes que méchants.

Une bonne approche d’une SF plus ambitieuse. Une bonne langue maniée avec finesse.